Psychothérapie analytique

Différence entre psychothérapie analytique et psychanalyse

La psychanalyse proprement dite (cure-type)

Divan (celui de Freud) utilisé lors d'une cure-type.

Lors d'une cure psychanalytique, l'analysé (patient) est invité à s'allonger sur un divan de telle façon qu'il ne puisse pas voir le psychanalyste. Cette position serait propice à la détente, ainsi qu'à la régression. Elle facilite la mise en place de la condition optimale permettant l'accès à la mémoire infantile, aux rêves et surtout à l'association libre. Cette dernière est la première des règles fondamentales avec celles de l'abstinence.

L'action thérapeutique du psychanalyste se joue dans l'analyse du transfert et contre-transfert. Le thérapeute se veut ici le moins interventionniste possible, en favorisant et respectant la parole du patient, donc le surgissement progressif de son inconscient. Ce qui peut se résumer à l'exploration des "fantasmes" (à définir dans un prochain article) sous-jacents aux actions et souffrances du patient.

La psychothérapie psychanalytique individuelle

Basée sur la cure-type, la psychothérapie psychanalytique individuelle peut différer de celle- ci sur un ou plusieurs points, tels qu'un entretien fait en face à face, et/ou l'intervention du thérapeute de manière plus directive par exemple. Dès lors, elle peut s'appliquer à davantage de patients présentant des troubles variés, puisque la technique peut leur être adaptée. Ces modifications de la cure-type dépendent « en fait de l'organisation psychopathologique dont il s'agit et, dans une certaine mesure, du style et de la personnalité de l'analyste ».

Le Psychodrame psychanalytique

Le psychodrame psychanalytique comprend un dispositif rassemblant plusieurs thérapeutes psychanalystes. Il peut être "individuel" (un seul patient est reçu par le groupe) ou bien "de groupe" (plusieurs patients reçus). Les patients peuvent être des enfants, des adolescents, ou des adultes. L'indication est posée soit pour des patients trop inhibés pour faire face à la charge d'angoisse d'une psychothérapie individuelle, soit pour des enfants trop agités.

Techniquement, le dispositif varie selon le type de psychodrame. Lors des psychodrames individuels, l'attention des soignants se portent surtout sur le patient, dans les psychodrames de groupe, les effets groupaux sont également observés avec attention et interprétés.

Une histoire élaborée dans l'espace de parole est jouée dans l'espace de jeu. Le protagoniste (celui qui a proposé l'histoire) choisit des ego auxiliaires dans le groupe d'enfants et dans le groupe de thérapeutes. L'analyste de groupe dirige le jeu, l'interrompt au moment qui lui semble le plus judicieux, propose des changement de rôle et de direction. Le jeu est pris comme un rêve et interprété comme tel.

Les psychothérapies psychanalytiques, qu'elles soient groupales ou non, avec médiateur ou non, ont ceci de commun qu'elles visent toutes à analyser le niveau inconscient (conflits, fantasmes). Les difficultés du patient sont comprises comme autant d'expressions de leur vie inconsciente, et sont donc, à ce titre, précieuses car elles sont les ambassades de sa vie inconsciente. Le transfert du sujet, sur le cadre et le thérapeute, c’est-à-dire la réédition de conflits anciens, est utilisé ici et maintenant pour traiter ce qui, du passé, ne passe pas.[évasif]

La psychothérapie psychanalytique de groupe (familiale)
Psychanalyse groupale.

Cette thérapie est basée sur l'analyse de la relation transférentielle entre les membres du groupe (famille), et entre l'ensemble de celui-ci et le thérapeute, sous tendus par les fantasmes inconscients communs au groupe. Il ne faut pas confondre cette thérapie familiale qui reste psychanalytique, avec les thérapies familiales systémiques, dans lesquelles le travail thérapeutique s'effectue selon un paradigme bien différent.

La thérapie de groupe peut se définir comme une procédure visant à réunir un certain nombre de malades de façon à ce que leurs interactions soient une aide et une fin thérapeutique. Le nombre de malades est en général une dizaine, et tous, sont sous l'encadrement d'un ou de plusieurs thérapeutes. Le but étant que les phénomènes conscients et inconscients qui s'établissent entre les membres du groupe aient une influence thérapeutique sur l'individu lui-même.(Palmade. G 1998) Autrement dit les facteurs présents dans la dynamique de groupe permettent une amélioration de l'état du malade. Le vie dans le groupe influe et soigne l'individu dans son propre vécu par des processus de socialisation, d'identification respectifs au groupe qui permettent une resocialisation.. Et ce, tout en gardant comme principe l'individuation de la personne. La psychothérapie de groupe n'est pas une méthode plus superficielle que le traitement en psychothérapie individuel. Les participants peuvent atteindre une profondeur de vécu non accessible en psychothérapie individuelle. Cette dernière fait plutôt apparaître des rapports avec des personnes individualisées lors du traitement. (De Schill 1973)

Le terme "psychothérapie" a été utilisé pour la première fois en 1803 par Reil à titre d'ébauche. (Guimon.J 2001) Cette psychanalyse érigée par Freud laisse place à de nombreuses catégories de psychothérapies: psychothérapies psychanalytiques, individuelles mais aussi les psychothérapies analytiques groupales. Ces thérapies sont basées sur les relations d'objets, la psychologie du Moi et du Self. Mais aussi sur l'analyse de la relation transférentielle entre les membres du groupe et entre celui-ci et le thérapeute. Relation sous tendues par les fantasmes inconscients communs au groupe. . C'est avec les outils issus de la psychanalyse que les progrès vont être les plus remarquables dans la psychothérapie de groupe. En 1905 Pratt est le premier à établir la thérapie de groupe comme méthode de traitement. Pratt en 1956 présentait ses travaux sous le nom de psychothérapie de groupe. Entre ces deux dates et notamment à partir de la Deuxième Guerre mondiale que l'avancée de la psychothérapie de groupe a été fulgurante. Burrow introduit le terme analyse de groupe en 1918. En 1931, L. G. Marsh utilise la méthode de refoulement de l'inspiration et de théorie du milieu. Suivront d'importants apports comme ceux de Bion: la situation émotionnelle du groupe était semblable aux premières étapes du développement du Moi (dans la lignée de Klein). (De Schill 1973) D'autres encore issus de la psychosociale ont joué un rôle important dans l'établissement de la (et des) psychothérapie(s) de groupes telles qu'on les connaît aujourd'hui.

La psychothérapie psychanalytique des enfants

Les groupes avec médiateurs sont le plus souvent proposés à des enfants jeunes, dont les capacités d'élaboration doivent être soutenues. Elles le sont de deux façons : par le groupe, dans lequel l'enfant peut se fondre ou prendre le risque de se détacher ; par le médiateur, qui prête sa forme à la représentation de fantasmes ou de conflits. L'exemple type est l'atelier conte, dans lequel un couple de psychothérapeutes raconte une histoire à un groupe d'enfants, histoire qui est ensuite jouée « en semblant ». Le conte donne au groupe une représentation d'une situation conflictuelle et les moyens d'en sortir. Le jeu permet à l'enfant d'en expérimenter de nouvelles, d'achopper sur des difficultés prévues ou non, ou de répéter inlassablement la même chose. Le dispositif est en lui-même une interprétation : un couple et un groupe d'enfants rappellent la situation commune : nous venons tous d'une famille, nous avons tous des liens transgénérationnels, et cela nous pose des problèmes à tous. Les conflits sont représentés d'une façon plurifocale : dans le conte, dans le jeu, dans le groupe. Il y a donc une série d'enveloppes qui permettent de contenir et d'inscrire les différentes problématiques. Ces espaces sont représentés par la différence « espace du conte » et « espace du jeu ».

La psychologie analytique
Jung en 1912.

La psychologie analytique est une approche jungienne. Comme l'approche psychanalytique elle analyse les rêves de l'analysant (le patient), mais s'en distancie par les concepts sous-jacents. Il ne s'agit pas tant de permettre la levée d'un refoulement, que d'amener l'analysant à prendre conscience des exigences de ses dynamismes inconscients afin qu'il puisse librement se déterminer entre les exigences internes (de l'inconscient) et externes (ses investissements moïques du monde). Cette démarche n'exclut pas l'analyse de la sexualité infantile, mais ne se centre pas directement sur elle. Elle implique aussi une vision du transfert (psychanalyse) où analyste et analysant (patient) partagent un même réseau interprojectif.

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